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Soundtrack to a Coup d'État
Soundtrack to a Coup d'État

Film de Johan Grimonprez - Belgique - 2025 - 2h30

Avec : Patrice Lumumba, Louis Armstrong, Никита Хрущёв, Dizzy Gillespie, Andrée Blouin
Âge : Tout public
En 1960, les Nations unies : le Sud déclenche un séisme politique, les musiciens Abbey Lincoln et Max Roach s'incrustent au Conseil de sécurité, tandis que les États-Unis envoient l'ambassadeur du jazz Louis Armstrong au Congo pour détourner l'attention de leur premier coup d'État post-colonial africain.
Rencontre avec Jean-Louis Dufour et Emmanuel Cano*
Mer. 15/10 2025 à 19:30

*Enseignants chercheurs à l'ENSAV

Dans ce documentaire musical, le réalisateur Johan Grimonprez signe un film très original par sa forme graphique où s'entrelace avec brio le jazz et le récit des événements tragiques autour de l’indépendance du Congo en 1960. On l’aura compris, Soundtrack to a Coup d’État est une œuvre qui dépasse de très loin la simple couture d’images d’archives. Leçon de montage, tragédie, thriller, concert, fugue et rhapsodie: le film est tout cela. La forme de ce long film qui passionne de bout en bout paraît presque improvisée, tant les thèmes et les tonalités s’y tissent avec fluidité. Le jazz n’est pas un prétexte, ni seulement une bande-son offerte au film, même si celle-ci, somptueuse, fait aussi entendre Max Roach, Abbey Lincoln, Nina Simone et même Quincy Jones, il en est son inspiration formelle, vibrionnant entre les époques et les continents, mêlant quantité d’archives captivantes. Libération
GNCR

«La découverte la plus cruciale a été celle de films amateurs comme ceux réalisés par Andrée Blouin, ou ceux dans lesquels Sergueï Khrouchtchev filme son père Nikita Khrouchtchev. Dans les deux cas, il s’agit de figures mal représentées, voire diabolisées. Andrée Blouin était une rebelle panafricaine très engagée, mais elle a été complètement effacée de l’Histoire. Pourtant, elle était qualifiée par le renseignement Belge de « femme la plus dangereuse du continent Africain » ! Quand ces images intimes entrent en collision avec les enjeux politiques, on sent battre le cœur de l’Histoire. Pouvoir réécrire les archives à travers ces films permettait de rendre les choses plus sensibles. Nous avons également fait un gros travail de recherche autour d’éléments qui ont été mal traduits ou mal retranscrits dans les archives officielles, comme les discours de Nikita Khrouchtchev ou de Fidel Castro, dont nous n’avons parfois retrouvé qu’une partie… Et puis, il y a ces images magnifiques, jamais diffusées, que nous avons obtenues grâce au cinéaste russe Alexandre Markov, qui a réalisé en 2018 Our Africa. Il est en contact avec des cinéastes qui, à l’époque, ont tourné des choses incroyables au Congo, mais aussi au Ghana et au Kenya.» Joahn Grimonprez / https://www.critikat.com